Un peu d'histoire

   Avertissement pour les non initiés de la communication des PTU's:  Sachez que si le fond est exact, la forme est parfois soumise à quelques "private jokes" propres aux membres.

Le rédacteur de cet historique : Pp LAPINOU

1. Naissance du mouvement

En 1945 le journal officiel  ateste de la création d'une association loi 1901 intitulée Pionniers de l’Union Française (PUF).

      L’union française a été définie par la Constitution du 27 octobre 1946 (fondatrice de la quatrième république), pour se substituer à l’Empire Colonial Français : " Elle est formée du territoire métropolitain, des départements et erritoires d'outre-mer et des territoires et États associés ".   Elle comprend :

  • La métropole ;
  • La France d'outre-mer :    AlgérieGuadeloupeMartiniqueGuyaneRéunion
  • Les Territoires d'outre-mer :   SénégalMauritanieSoudan françaisGuinée françaiseCôte d'IvoireNiger, La Haute-Voltacolonie du DahomeyGabonMoyen-CongoTchadOubangui-ChariMadagascar,  MayotteÉtablissements de l’IndeCôte française des SomaliesComoresNouvelle-CalédonieÉtablissements français d’OcéanieÉtablissements français de Saint-Pierre-et-Miquelon
  • Les territoires associés :     Togo français ou oriental, Cameroun français ou oriental.
    et l’Indochine française (AnnamTonkinCochinchineLaos et Cambodge), l’État du Viêt Nam, le Royaume du Cambodge et le Royaume du Laos
  • Les États associés :     Protectorat du MarocProtectorat de Tunisie
     

La création de l’association PUF est contemporaine de la dynamique de développement des mouvements de jeunesse issus du scoutisme au lendemain de la deuxième guerre mondiale, comme les Francas (mouvement associatif communiste créé en 1944), fondé par d’anciens Eclaireurs de France mouvement scout laïc (proche des idées socialistes), qui deviennent avec la mixité Eclaireurs et Eclaireuses de France en 1947.   

L’objet de l’association PUF est d’offrir aux jeunes ressortissants de l’Union Française venant suivre une formation en métropole, la possibilité de vacances en camps de jeunesse... C’est ainsi qu’on trouvera dans les premières décennies de nombreux colons d’origine africaine et nord africaine dans les rangs des PUF. Le mouvement investit plusieurs sites pour les vacances d’été, dont Amélie-les-Bains et Dragignan... Beaucoup de ces jeunes (et moins jeunes puisque certains étaient regroupés avec leur famille à Draguignan), étaient issus du Lycée VAUBAN de Courbevoie, Lycée technique des Hauts-de-Seine à deux pas de l'église St Pierre - St Paul de laquelle l'Abbé Pierre lancera le 31 janvier 1954 son appel à la solidarité nationale.

On ne sais pas grand chose d’Amélie les Bains ou de Draguignan, si ce n'est que le président de l'association de l'époque en était la Maire. Il n’y a aujourd'hui peu d'édhérent qui aient connus cette époque lmais l'un d'eux m'a légué une perle rare : le Bulletin de l'association de 1953...

Bulletin Jeunesse en plain air - 1952

EN 1958, avec la décolonisation, la constitution de la Cinquième République fait évoluer l’Union Française en Communauté Française. Les Pionniers de l’Union Française deviennent Pionniers des Terres Unies (déclaration paru au Journal Officiel en fevrier 1959) : les PTU sont nés.  Encore que dans les années quatre vingt les responsables de l'époque rappèleront à l'administration ce changement d'appélation par une nouvelle parution au journal officiel , ce qui n'empêche pas nombre d'administrations de nous connaitre toujours comme PUF !

2. La Génération des pionniers à la Pucelle

En 1951 l’association négocie avec un propriétaire local l'achat d’un terrain au fond de la vallée de l’Orle, au lieu dit La Pucelle. Le projet est de construire un ensemble de bâtiments pour y organiser les colonies de vacances. Dans un premier temps, les jeunes accueillis sur le site vivent sur des lits picots sous des tentes marabout récupérés des surplus de l’armée. L’association confie à un architecte (M. MILLOT), un projet assez pharaonique : Deux bâtiments de 100 m2 d'emprise au sol sur deux ou trois niveaux, reliés entre eux par une longue galerie à usage de réfectoire. Le bâtiment Nord, celui encore habitable aujourd’hui, sur 3 niveaux et combles. Mais aussi un bâtiment Sud dont il reste les mur et la dalle du premier niveau (qu'on appèle communément le blockhaus). Un projet qui prévoyait 600 m2 de plancher…

Les jeunes amenés là l’été, entre deux marches en montagne en longues files assez impressionnantes, encadrés par des jeunes eux-mêmes étudiants, travaillent à ériger sur le site les premières constructions en dur en tirant moellons, sable et gravier de l’Orle. Un hangar "provisoire" baptisé réfectoire sort du sol. La construction existe toujours et a été rebaptisé MASH dans les années soixante dix. La réalisation du projet reposait sur l’obtention de subventions publiques. Pour obtenir ces subventions, l’association s’était engagé à réaliser les fondations. Au terme d'un premier été, l’affaire n’est pas suffisamment avancée, quatre jeunes se voient proposer de remplir l’objectif : ils devront monter la dalle rez-de-chaussée des deux bâtiments. Jean HUTINET, Claude MASSON, Auguste BURET et Jacques LECLERC réalisent l’exploit. Ce sont le père, l'oncle le parrain et celui de la soeur du rédacteur de cette prose. cet objectif rempli, une entreprise locale (ROCQUES de Sentein), se voit confier la réalisation du gros oeuvre, de la couverture et des menuiseries.

Le bâtiment Nord est voué à la cuisine et au logement du personnel : Les colons restent logés sous toile. A cette époque, une troupe de comédiens dans laquelle sévissaient quelques adhérents passera par la Pucelle. On comptait dans cette troupe d’amateurs Guy BEDOS et Jean-Paul BELMONDO.

Dans les années soixante, le bâtiment est sorti de terre, mais il n’est pas raccordé à l’eau courante et n'a pas de sanitaires. Il faut donc aller plusieurs fois par jour chercher l’eau pour la consommation, la cuisine et la vaisselle avec des brocs à l’abreuvoir au pied de la maison des GASTON. Les GASTON sont trois frères qui habitent en vieux garçons la première maison en descendant la vallée, juste avant le pont sur l’Orle. Pierre est le plus âgé, Jean-Marie le plus jeune, le troisième est celui que j’entendrai toujours appeler Gaston : C’est un peu le gardien des lieux. Il est payé en généreux canons l’été, chaque fois qu’il fait une visite de courtoisie à la Pucelle (et l’homme s’avère passablement courtois !).

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Ahmed, Gaston et un des oncles de l'auteur en grand palabre...

Une première génération des pionniers tient la Pucelle à la fin de ces années cinquante début des années soixante autour d’un noyau de fidèles issu du quarteron des fondateurs. La mère de l’un d’entre eux, Madeleine HUTINET, tiendra de mains fermes les fourneaux. Ses six enfants, Paulette, Jean, Claude, Jacqueline, Jeanne-Marie et Michel, passent l’été à la Pucelle. La conséquence sera quelques mariages générateurs d’enfants, dont certains parmi lesquels l’historien auteur de cette note et son cousin, passeront une partie de l’été dans les jupons de leur grand-mère, ou à traîner en totale liberté sous l’œil bienveillant de leurs oncles, tantes et autres parrains choisis dans l'effectif…

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Le site dans les années soixante

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L'auteur et son cousin avec leur grand mère à l'époque devant la paserrelle sur l'Orle !

Vers la fin des années soixante le bureau de l'association se désintéresse de la Pucelle : C’est l’époque de la démocratisation des sports d’hiver. Le bureau de l'association, principalement composé de membes ooficiant dans un lycée technique de Courbevoie, s’investit dans l’aménagement et l’animation d’une école désaffectée mise à disposition par la commune de Saint-Sorlin-d’Arve. Le mouvement PTU connaît un schisme entre fidèles de la Pucelle et ceux de St-Sorlin...

Le témoignage en images d'un membre de cette époque qui aura connu le lycée Vauban, St Sorlins et la Pucelle : 

Souvenirs de Rolland LEMONNIER

On connaîtra cependant quelques incursions des fidèles de la Pucelle à St Sorlin. Des échanges parfois agités et cocasses, mais quelques membres actifs du groupe de St Sorlin rejoindront la Pucelle lorsque la commune reprendra les locaux de St Sorlin au terme du bail...

Dans les premières années de la décennie soixante-dix, le, mouvement n'existe plus qu'à la Pucelle, autour du seul membre fondateur toujours présent : Jean HUTINET. Avec quelques transfuges de Vauban dont Jean-Luc TENAIN, il bataille pour obtenir les autorisations administratives pour organiser des camps d’été à la Pucelle. Une des dernières relations entre le lycée Vauban et la Pucelle aura été le délestage du lycée d’une partie de ses extincteurs pour permetre l’ouverture estivale. Ces extincteurs devaient réintégrer les locaux du lycée à la rentrée, mais ils décidèrent que l’air des Pyrénées leur convenait mieux : ceratins y sont encore !…

A l'époque, les conditions d’accueil  restent sommaires : Les WC et les douches sont à l’extérieur. C’est un bloc de béton encore existant en légère élévation derrière le bunker,  où l'on peut encore visiter, a ses risques et périls, les anciennes cabines de WC. Elles sont constituées d’un trou à la turc et sont fermées par des cloisons et des portes basses de type saloon. Le spectacle des utilisateurs le pantalon sur les chaussures ne pouvait guère être ignoré lorsqu’on s’y rendait. Donc, on ne recourait à ces lieux d’aisance qu’en cas d’extrême nécessité. Il était tout aussi commode de se soulager dans un coin de nature discret, ce qui ne manque pas dans le coin. Comme il n’y avait pas l'eau courante, le bon usage voulait que lorsqu’on s'était résolu à fréquenter les lieux, on puise de l’eau au passage avec un broc dans un ru qui coule au pied du talus qu’il faut franchir pour accéder aux sanitaires, le contenu du broc ayant vocation à faire office de chasse d’eau. Mais, trop souvent, il finissait sur la tête du malheureux déjà présent entravé dans son pantalon, ce qui augmente d’autant l’insécurité des lieux (D’aussi loin qu'on se souvienne, le PTU de la Pucelle ont toujours eu un fort penchant pour la fine plaisanterie). dans mon souvenir, il y a aussi l'odeur di grésil régulièrement utilisé pour désinfecter (tu parles d’une madeleine : Tout le monde n’est pas Proust !).

Sur la dalle de ces WC avait été installé par quelques bricoleurs de génie (et il n’en a jamais manqué aux  PTU's !), un système de douches collectives de plein air. Il s’agissait d’une cuve métallique que l’on remplissait avec des seaux montés depuis le ru ou le torrent (on l'apperçoit sur cette photo). Il falait faire un feu de bois sous la cuve pour la chauffer. Lorsqu’on avait réussi à la faire chauffer tout ce bazar, l'eau montait dans un réseau de tubes métalliques parsemés de pommes de douches fixes. A certaines époques l’ensemble a été fermé de rideaux pour préserver l’intimité de la gente féminine.

 

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Le Bloc sanitaire et la cuve des douches

L’association s’est toujours voulue laïque et mixte. Je me suis laissé dire qu’aux heures les plus glorieuses de la Pucelle (Dans la deuxième moitié des années cinquante), les filles oétaient logées à Orle, à l’embranchement de la route pour accéder au fond de vallée, dans une maison qui existe toujours (Maison louée par Mr et Mme JOUGLA), ce que confirme le bulletin de 1953. Elles ne montaient que dans la journée et notamment pour les repas. Mais je vous parle d’un temps que les moins de soixante-dix ans ne peuvent pas connaître…

Cet état des équipements sanitaires durera jusqu’à la deuxième moitié des années soixante dix. Belle époque révolue où l’on ne se douchait que par groupes et par grand beau temps (ce qui, quand on connaît la région, donne une indication sur la fréquence !). Pour la toilette quotidienne il y avait le torrent (autre indication sur la fréquence quand on connaît la température de l’eau !). Certes, on trichait en allant aux bains douches publics de Sentein. Mais uniquement avant la fête du village pour ceux qui avaient atteint la puberté, avec l’espoir secret de faire quelques conquêtes improbables, compte-tenu de la densité locale de jeunes filles à séduire…

 Il faut bien reconnaître que le contingent du sexe faible était sous représenté. Il faut donc saluer à l’occasion celles qui ont courageusement et régulièrement éclairé de leur lumineuse présence nos séjours estivaux. Mais cette référence à la présence d'adolescents boutonneux (parmi lesquels je me rangerais même si je n'ai jamais eu d'acné), nous amènent à l'époque contemporaine...
 

  Pyr n es 7 et 8 ao t 2012 001   Moi 2    Pyr n es 7 et 8 ao t 2012 007

Quelques exemples d'adolescens boutonneux autour de Jeannot dans les années 70.

3. L'époque contemporaine...

L'après soixante-huit marque un tournant pour le mouvement PTU: La branche Vauban a disparu et l’activité de l'association n'existe plus qu'à la Pucelle.

C'est de cette époque que datent les premiers témoignages d’une présence de SAVARINO et de KNITTEL en Ariège. Il s’agit de deux espèces jusqu’alors localement inconnues. Espèces réputées assez incompatibles l’une avec l’autre, mais qui s‘implanteront pourtant, feront souche, et perdureront.

Les plus anciens témoignages font état d’une présence d’abord essentiellement estivale mais qui, avec le temps deviendra permanente. Venus de la couronne de l’agglomération parisienne, l’histoire atteste de l’introduction par Jean HUTINET en Ariège d’au moins trois sujets pour l’espèce SAVARINO, et trois autres pour l’espèce KNITTEL. La première fera souche, croîtra et se multipliera. La seconde verra principalement un des sujets s'implanter localement. On trouve aujourd'hui plus de marqueurs permanents de la présence des SAVARINO dans le milieu (Maisons, descendance, etc.), que de l’espèce KNITTEL plus discrète dans son emprise sur l’environnement. Il n’en reste pas moins qu'on ne peut pas nier que c’est autour de l’introduction de ces deux espèces que se jouera la renaissance de la Pucelle…

La nouveauté tient dans l'évolution d’un mode d’occupation temporaire du milieu vers un mode permanent. Pour la stricte vérité scientifique, il y a eu dans l’histoire des PTU quelques précédents d’individus s’échappant de la sphère PTU pour s’implanter dans le milieu. On citera BEBERT, longtemps épicier et pompier à Sentein ; Jean-Luc RIBOUT, agent communal à Bonac-Irazein ; Serge LAPOIRE dont on a perdu la trace ; mais il s’agissait là de phénomènes sans réelles conséquences sur l’organisme PTU. Il faudrait scientifiquement évaluer les conséquences de l’introduction SAVARINO-KNITTEL sur le maintien de la vie à la Pucelle. mai il faut les remecier, sans eux, le lieu serait certainement voué à la ruine.

Mais là on quitte le domaine de l'histoire...

My generation 1Les P'tits Mickey, ou la génération des années soixante dix...

Nottons tout de même que cette génération s'illustre par l'installation de l'eau courante, de toilettes dans la maison, de douches en ordre de marche, de travaux d'isolation et de développement des moyen de chaufage dans le bâtiment principal.

Un ancrage dans le paysage local que l'équipe actuelle souhaite renforcer pour pérenniser l'héritage de nos ainés...

                          Une publication de cette génaration :                                                                                                         

L'Ours Grand journal des PTU's

                                                                                         
L'historien officiel des Ptu's,
Pépé LAPINOU

Date de dernière mise à jour : 20 fév 2025